Le jeûne intermittent | Guide pour les femmes de 45 ans et plus

Avec l’âge, perdre du poids devient difficile : on constate que plusieurs femmes qui étaient en forme lorsqu’elles étaient jeunes prennent du poids après 45-50 ans. Ce fait est dû aux changements hormonaux qui se passent dans leurs corps ainsi qu’au ralentissement des processus de digestion et aux plusieurs autres problèmes.

Est-ce qu’on peut affronter ce problème à l’aide du jeûne intermittent? Oui, certainement!

Jeûne Intermittent 101 : Guide, définition et bienfaits

Rappelons qu’il s’agit de la méthode nutritionnelle qui alterne les périodes de la nutrition avec celle du renoncement total à la nourriture pendant 14, 16, 20 heures (les boissons non sucrées ne sont pas interdites!). Certains se nourrissent normalement (ou presque) pendant 5 jours pour jeûner deux jours de la semaine (méthode 5/2). Les méthodes différentes du jeûne intermittent sont nombreuses et chaque personne peut choisir celle qui lui convient le mieux.

Maigrir : Guide pour les nuls

La ménopause, quand les ovaires cessent de produire des ovules, est accompagnée de plusieurs signes physiques, psychiques et émotionnels dans le comportement de la femme. Parmi eux, il y a souvent une prise de poids. Ce n’est pas dû seulement à la ménopause en tant que telle, mais aussi à l’âge lui-même, qui modifie la silhouette. En fait, à partir de 35 ans, les graisses dans le corps féminin se répartissent différemment, en se localisant autour du ventre plutôt que sur les hanches ou les fesses.

En commençant un jeûne intermittent pour maigrir, allez doucement : faites d’abord quelques jours de 12 heures d’alimentation et de 12 heures du jeûne. Ainsi, vous arrêterez à grignoter le soir, ce qui est déjà un bon début.

Préparez-vous à jeûner au moins 2-3 mois pour avoir des résultats. Cela peut paraître long, mais le jeûne intermittent ce n’est pas une diète, mais plutôt un style de vie qui pourrait changer non seulement vos habitudes alimentaires, mais aussi tout le cycle de fonctionnement de votre organisme. Les résultats du jeûne sont vraiment durables à l’instar des diètes qui vous font perdre des kilos beaucoup plus vite, mais dont les résultats ne durent pas longtemps.

Si vous choisissez la méthode 16/8 (16 heures du jeûne et 8 heures de la prise de la nourriture), veillez à surveiller l’équilibre en protéines, glucides et lipides. Par exemple, ne vous contentez pas d’un petit déjeuner « sucré ». Il devra contenir du fromage, une tranche de jambon ou des œufs.

Comme nous avons déjà dit, les graisses chez une femme mature sont souvent stockées autour du ventre. Évitez donc les produits qui font gonfler le ventre, comme les pizzas, le pain blanc, les frites, les plats préparés, etc.

Parlons d’autres effets positifs du jeûne intermittent pour les femmes matures. Un des effets les plus évidents est le rajeunissement de cellules. Il s’agit du mécanisme de nettoyage cellulaire effectué par notre corps qui s’appelle l’autophagie. Selon les travaux sur l’autophagie du japonais Yoshinori Ohsumi, prix Nobel de médecine, le jeûne peut jouer le rôle essentiel dans ce processus.

Le jeûne et autophagie

L’autophagie suscite beaucoup d’intérêt depuis sa découverte dans les années 1960. En 1963, Christian de Duve (Belgique) décrit un mécanisme de dégradation des protéines dans une cellule et lui donne le nom d’autophagie. En 1988, le Japonais Yoshinori Ohsumi observe au microscope – dans des cellules de levures privées de nutriments – des vésicules impliquées dans l’autophagie. Il reçoit en 2016 le Nobel de médecine pour avoir décrit ce mécanisme.

Il s’agit d’un mécanisme complexe de protection et de recyclage d’éléments cellulaires qui agit en nettoyant les cellules mortes et les toxines et en réparant les cellules abîmées.

L’autophagie se met en place pendant un jeûne, parce qu’en l’absence de nourriture le corps n’a pas l’énergie nécessaire pour gérer un surplus de cellules et d’éléments inutiles. Le corps préserve ce qui est l’essentiel et se débarrasse du reste : libéré du travail de la digestion, il utilise son énergie à éliminer ses déchets et à se réparer.

Le jeûne a une action détoxicante, en activant l’autophagie. Cette détoxication s’exerce à l’intérieur même de nos cellules.

Des études sur les maladies neurodégénératives, qui apparaissent souvent avec l’âge, démontrent également les effets bénéfiques de l’autophagie déclenchée lors d’un jeûne.

Le processus d’autolyse (d’autodestruction) peut s’attaquer aux dépôts intracellulaires qui s’observent avec le vieillissement, entre autres, dans des maladies comme Alzheimer.

Jeûner pour lutter contre le vieillissement

Le jeune intermittent, comme tout autre jeune, est efficace pour rajeunir nos cellules. Comme nous avons déjà dit, l’autophagie est surtout activée quand le corps ne reçoit pas d’apport en nutriment. Donc en période de jeûne notre corps en profite pour se nettoyer et renouveler ses cellules.

Dans quelque sorte, le jeûne peut être considéré comme une technique anti-âge : favorisant l’autophagie, le jeûne intermittent stimule la régénération cellulaire et aide à ralentir le vieillissement.

Dans son livre « L’enzyme de rajeunissement », le Dr Hiromi Shinya, un chirurgien, gastroentérologue et un des pionniers des techniques coloscopiques modernes, cite les recherches sur l’autophagie du prof. Noboru Mizushima de l’Université de Tokyo (qui a travaillé avec Yoshinori Ohsumi) et préconise, de son côté, des mini-jeûnes de 16 à 24 h, répétés régulièrement.

Il faut dire que les études à ce sujet qui ont été effectuées sur les animaux sont très prometteuses. La restriction calorique a démontré les résultats positifs en augmentant leur durée de vie, mais aussi le temps que les animaux passaient sans maladies liées à l’âge (comme cancer et diabète). Les preuves chez les humains sur une augmentation de la durée de vie sont encore très préliminaires : les études mentionnent un rôle certain du jeûne dans l’amélioration de la santé cardio-métabolique, où l’âge en tant que tel est un facteur de risque évident.

Une source d’énergie

Outre la perte de poids, il existe un autre avantage du jeûne intermittent : une augmentation de l’énergie. Plusieurs femmes dans la cinquantaine sont fatiguées tous les matins, même après une nuit de sommeil.  Pendant toute la journée, elles éprouvent aussi des moments de grosse fatigue. Un jeûne intermittent permet, entre autres, d’être moins fatiguée et plus productive que d’habitude.

Comment ça fonctionne? Lorsqu’on mange plusieurs fois dans la journée, notre métabolisme est confronté aux plusieurs cycles de dégradation des glucides, pour les transformer en glucose libéré dans le sang. Ce glucose est ensuite utilisé comme source d’énergie ou stocké dans les cellules. Dès que ce processus est terminé, le taux de glucose dans le sang diminue, notre niveau d’énergie baisse et cela déclenche un autre « signal de faim » qui nous pousse à manger encore : tout le processus recommence.

Ces fluctuations de la glycémie tout au long de la journée stressent notre métabolisme et entraînent une baisse de notre niveau d’énergie.

Lorsqu’on pratique le jeûne intermittent, notre corps utilise la graisse corporelle, déjà stockée, pour obtenir de l’énergie. Les graisses sont digérées lentement et ce processus se produit de manière régulière, sans fluctuations, ce qui nous donne plus d’énergie.

Précisons seulement qu’au début du jeûne intermittent (les deux premières semaines) vous pouvez éprouver un manque d’énergie ainsi que d’autres effets négatifs (comme des rages de faim, une irritabilité, un manque de concentration, une diminution du métabolisme de base). On vous invite à écouter votre corps, à demander l’avis du médecin si vous avez des maladies chroniques et à arrêter si les effets négatifs deviennent trop importants.